- Anne-Sophie Bouttier Ory, pouvez-vous nous dire quelques mots de votre parcours et ce qui vous a amené à vous spécialiser sur la thématique des aidants ?

Mon début de carrière était plutôt orienté finance et gestion en entreprise, puis, avec la « crise de la quarantaine », j’ai bifurqué vers l’associatif et me suis recentrée sur des causes qui me sont chères : l’environnement, la santé (WWF-France Fonds Mondial Pour La Nature, La Ligue Nationale contre le Cancer, puis le monde mutualiste). Et depuis presque dix ans maintenant, je mène mon activité en indépendante, pour apporter par le conseil et la formation, ce que je suis et ce que je sais aux entreprises et au monde de la protection sociale, deux univers que je connais particulièrement bien. Deux univers que nous avons aussi en commun avec le CCAH. L’instant de bascule vers le monde associatif et donc vers les causes d’intérêt public a été un moment important de ma vie, à la fois personnelle et professionnelle. C’est à ce moment-là que je me suis trouvée particulièrement confrontée à des problématiques personnelles et familiales d’aidant. Sujet que je n’ai plus lâché depuis. Mon expérience personnelle me sert parce qu’elle m’ouvre à une sensibilité particulière en matière de communication avec les aidants. C’est une petite alerte permanente pour ne pas m’enfermer dans ce que j’appelle « le langage de tribu », celui des professionnels entre eux, qui ne parlent pas vraiment aux aidants qui vivent leur situation.

A quels types de demandes répondez-vous dans ce domaine ?

J’accompagne les entreprises et les structures de la protection sociale dans la sensibilisation au sujet et le développement de projets plus impliquants en faveur des salariés aidants.

Pour moi, l’accompagnement c’est la sensibilisation, la formation, le conseil, l’assistance à la mise en œuvre. Et la grande valeur ajoutée que j’apporte c’est la compréhension des enjeux propres à l’entreprise – ou toute structure économique – dans ses dimensions managériales et de performance, tout en étant capable d’une compréhension et d’un accès privilégié aux populations de salariés en situation d’aidants. Je travaille beaucoup sur la posture professionnelle. C'est sur cette ambition et cette approche que nous nous sommes retrouvés avec le Pôle Conseil et Formation du CCAH.

Vous travaillez en effet avec le CCAH depuis plusieurs années. Comment qualifieriez-vous cette collaboration et les projets développés ensemble ?

J’ai trouvé dans la collaboration avec le CCAH des réponses très intéressantes. D’abord parce que le CCAH c’est le point de rencontre entre des convictions fortes – que nous partageons – et une expertise reconnue.  Notre collaboration sur le conseil et la formation permet de proposer aux entreprises et aux groupes de protection sociale des réponses non seulement adaptées aux population visées mais aussi très professionnelles, très cadrées, avec une forte valeur ajoutée tant sociale qu’économique. Ensemble avec le CCAH, nous accompagnons les entreprises et les organisations dans leur sensibilisation et formation sur le thème des Aidants avec un angle d'approche unique : Apporter des clés de lecture pour faciliter la vie des salariés concernés et de leurs collectifs de travail dans un contexte complexe de changement permanent et de contraintes croissantes du monde de l’entreprise. L’objectif étant de proposer des boîtes à outils pour apporter des ressources pratiques aux salariés en difficultés, tout en améliorant le confort managérial et la gestion des équipes.